14 Juillet 2020
Pendant cette crise sanitaire due au Covid-19, le secteur de l' évènementiel, de la culture, à été particulièrement touché. Tous les grands évènements, comme les festivals ont été annulés.
La rédaction de bretagneplus, est allé à Bobital, afin de rencontrer Yoann Réhel, président de l' association Bowidel, et de Faustine Vasse, directrice de production de l' association Bowidel.
Pour débuter cet entretien Yoann présente l' association Bowidel. " C'est une association qui existe depuis 2009, qui a vu sa création dans le but de réaliser un concert, le festival l' Armor à sons, premier évènement réalisé et créé par l' association, sur une journée, puis, dans un second temps puis sur deux jours . Au fur et à mesure, l' association à évolué, en ayant un projet associatif de plus en plus fort, reposant initialement sur une valeur qui était le vivre ensemble. Aujourd'hui nous sommes sur un projet qui est tous ensemble, afin d' intégrer un maximum de personnes sans limites, en se retrouvant dans différentes actions durant l' année, dans des ateliers, tels que des évènements comme le bobimôme ( destiné aux enfants ) ou le festival fait son show ( ayant le lieu le jeudi soir du festival ), ainsi que le festival l' Armor à Sons, et un petit nouveau qui va bientôt arriver, en février prochain, mais plus intimiste. C'est surtout l 'envie d' exister tout au long de l' année, et de rester au contact des associations partenaires. "
Faustine rajoute à ce sujet, qu' " en 2019, le nouveau projet associatif a été réécrit. Le nouveau slogan est cultivant, durablement, diversité culturelle, afin d' afficher que l' association à la base était une association culturelle, avec un point important qui est la culture pour tous, des valeurs de développement durable et des actions pour l' environnement. L' association se compose d' un bureau, d' un conseil d' administration de 20 personnes, avec la mobilisation de 964 bénévoles l' année dernière. "
Par rapport au confinement Yoann, dit " avoir appris en même temps que tout le monde, le lundi de Pâques, l' annulation du festival, mais on s' y préparait, on n' avait pas envie d' y croire, et suite à cela, on a travaillé autrement. Cela faisait un peu de temps qu' on travaillait à distance par visio, et on a dû se réinventer, avec la volonté d' exister sur le week-end du festival, et réécrit un autre projet en conservant Faustine dans cette mission, ainsi que des stagiaires. Au fil du temps, les gens de l' association, voulaient s' investir dans ce projet qui se voulait virtuel. "
Suite à cette annulation, selon Yoann, " il y a eu, un peu de colère au début. Mais en même temps, il faut aussi se rendre compte de ce qui se passe autour, par rapport à l' aspect de l' association en elle-même, avec beaucoup d' énergie engagée. Au début on ne savait pas si nous allions reporter ou pas, et puis après, on relève vive la tête, on se dit qu'on se doit de continuer d' exister, de rester positif, en se disant que cela allait être compliqué aussi pour beaucoup d' autres personnes et d' autres acteurs, et que nous, nous avions l' impression d' être une association saine et équilibrée, avec beaucoup d' envie, et donc surtout, de ne pas se faire oublier. "
pour Faustine, " lorsqu'on a su que les festivals étaient annulés jusqu'à la mi-juillet, cela était la frustration de se dire, qu' à une semaine près nous pouvions le faire, et dans la foulée, tous les évènements de l' été ont été annulés. Du coup, on s'est dit, c'est normal ! les conditions sanitaires n' auraient jamais permis tout cela, et nous avons réfléchi à d' autres nouveaux projets. "
Après le report de l' annonce du festival, selon faustine, " nos premières actions ont été comment nous allions gérer cette annulation, car nous avions déjà vendu plus de la moitié de notre billetterie, pratiquement 70%, et de savoir si on annulait totalement ou si on reportait à 2021. Donc nous sommes partis assez vite, de considérer qu' on allait reporter à 2021 avec tous les acteurs, aussi bien artistes et prestataires, ainsi qu' à travailler sur le remboursement, et dans un second temps, mobiliser les forces vives de l' association, pour ne pas attendre 15 mois d' avoir un festival et se remettre au travail, pour chercher ce qu' on allait faire, d' ici juillet 2021, comme projets. "
" Le plus fou d' entre eux a été le week-end des 3 et 4 juillet, un festival virtuel. Là il fallait se retourner assez vite, car on a été déconfiné qu' en mai, n' ayant pas eu trop l' occasion de se voir depuis, et avec des équipes réduites, cela s' est fait un peu rapidement, et dans un domaine que nous ne connaissions pas. Nous sommes contents que cela se soit passé, ainsi que du résultat, du challenge qu'on s' était donné. "
Par rapport aux aides annoncées, pour Faustine, " nous n' avons droit à rien, à part l' activité partielle, pour le moment, en tant que salariée de l' association, nous n' avons eu droit qu' au chômage partielle. Le fonds de solidarité, ne rentre pas dans les cases. On a des budgets de plusieurs millions d' euros, on attend le deuxième plan d' aide qui va venir. Nous avons également le soutien des collectivités qui nous subventionnent , qui ont maintenu leur subvention, comme par exemple, Dinan Agglomération, ou le département, et puis la Sacem, et des partenaires associés qui nous suivent, mais surement avec des conséquences financières forcément. "
Pour Yoann, " nous sommes en plein dedans, le remboursement, des festivaliers. La première vague était au tout début, maintenant ce n' est quasiment rien, et si nous devions donner un chiffre, on est sur 30% des personnes qui avaient réservé, ce qui reste assez faible par rapport à la moyenne nationale. Ce qui est un bon message de soutien de la part de nos festivaliers, d' autant plus que nous les avons rassurés lors de ce festival virtuel des 3 et 4 juillet, en leur annonçant la programmation qui est quasiment identique pour l' année prochaine. Tous ceux qui auront gardé leurs billets, seront récompensés ! "
Côté finances, Yoann, rajoute que " c' est un peu tôt pour donner des chiffres, on sait que cela ne sera pas neutre à l' échelle de l' association. Il faut quand même se rappeler que notre unique recette c'est 99% chez le festival, donc nous sommes une année sans. Donc automatiquement même avec les aides, cela a permis de baisser ces pertes-là. Il faut savoir qu' évidement les différentes charges , il y aura automatiquement des pertes financières, restant élevées par rapport à notre association, mais on existera l' année prochaine. "
Le vendredi 3 et samedi 4 juillet, date à laquelle devait se dérouler le festival l' Armor à sons de cette année, un festival virtuel a été organisé.
Faustine revient sur cet évènement. " on a fait une partie en voulant être présent sur la date du week-end du festival, afin de garder le lien avec nos festivaliers, les bénévoles, pour démontrer qu'on sera bien là en 2021, et on a annoncé notre programmation pour 2021. On a proposé une soirée atypique, avec un Bobital part en live, et un direct de 17h00 à 21h00 sur Youtube, puis la participation de festivaliers à de nombreux challenges, afin de gagner des places pour 2021, et surtout de garder l' esprit de convivialité qu'on cherche à avoir dans notre festival, et là-dessus, on a rempli le pari, espérant que les gens qui ont regardé ou participé se sont bien amusé. "
Pour 2021, Yoann précise, " on n'a pas trop envie de se laisser le temps de souffler, mais de continuer d' exister, avec déjà, une rentrée de nos bénévoles le 19 septembre, et surtout un bobifoor en soutien, au bar de Bobital, ainsi que des actions hivernales à côté de d' autres associations. L' évènement fort, sera certainement, si les conditions le permettent, de pouvoir faire un évènement en salle les 26 et 27 février prochains. Et dans la continuité après, cet évènement, on sera vraiment lancé vers notre prochaine édition de 2021, à savoir, les différents rendez-vous comme la finale du tremplin. Nous avons vraiment une année qui s' annonce dense. "
Yoann termine en précisant que, " la programmation sera complètement similaire, on retrouvera, Boulevard des airs, DUB INC, Jean-Louis AUBERT, Yannik Noah, ...Ils seront bien tous présents chez nous. On avait envie de les retrouver tous et sans distinction et c'est un grand plaisir de les avoir. On a même rajouté un groupe, au tremplin, qui viendra se rajouter à la programmation sur la scène du Bo Village, proposant des concerts gratuits. "