22 Mars 2021
Depuis vendredi 12 mars, l'Opéra de Rennes est occupé par des intermittents du spectacle. Afin d'en savoir plus, sur cette occupation, la rédaction est allé à la rencontre des responsables.
Pour Laurent Voiturin, délégué régional pour le Syndicat Français des artistes Interprètes, affilié à la CGT Spectacle, Nous sommes à l'Opéra de Rennes, car depuis un an, nous n'avons plus droit de jouer. Le spectacle vivant est à l'arrêt pour toute une partie des artistes et techniciens du spectacle. Heureusement, il y en a certains qui peuvent continuer de travailler, en faisant des répétitions, mais la rencontre avec le public n'est pas possible. Combien de temps cela va durer ? Nous ne savons pas, et ce n'est pas du tout tenable, ce n'est pas quelque chose de crédible pour l'avenir. On parle de réouverture mais au compte goutte, on sait très bien que cela ne se fera pas en un jour. Pour les mois à venir nos professions sont menacées.
Laurent Voiturin ajoute que les syndicats demandent la reconduction d'une année blanche de l'indemnisation chômage, pour les professions du spectacle, artistes et techniciens, après une remise en route, digne de ce nom, du spectacle vivant. Nous en avons assez de se faire considérer comme des sous-professions. Notre raison d'exister c'est de travailler, de faire du spectacle. Et en ce moment nous n'avons pas du tout satisfaction.
Laurent Voiturin précise que notre principale revendication est le refus de la réforme de l'assurance-chômage, qui va mettre des centaines de milliers de personnes, dans des situations très critique puisque cela va diviser leurs indemnités, par trois ou plus. C'est les professions les plus fragilisées, si derrière, ils n'ont pas de chômage, cela ne tiendra jamais. C'est faire des économies sur le dos, des plus fragiles, c'est lamentable !
Pour terminer concernant l'occupation de ce lieu, Laurent termine en disant que nous avons un accord avec la direction de l'Opéra, de 30 personnes maximum. C'est une occupation qui ne vise pas à arrêter l'activité de l'Opéra, mais à donner plus de visibilité à nos revendications, car depuis un an, nous ne sommes pas du tout entendus par le gouvernement de Monsieur Macron.
Selon Simon Froger, membre du Syndicat Bretons des Artistes Musiciens, affilié à la CGT Spectacle, nous étions le 20ème lieu occupé, le vendredi 12 mars, et à l'heure actuelle, 80 établissements culturels sont occupés en France.
Simon poursuit en disant, qu'en ce qui nous concerne, à Rennes, nous avons l'intention de rester là, et de faire en sorte qu'il se passe des choses, sur la place de la Mairie. Jusqu'à ce que nos revendications soient prises en compte. Cela pourrait être très long, mais on s'y prépare.
Simon continue en disant que jeudi 18 mars, nous avons rencontré à la préfecture, un responsable du cabinet de la ministre de la culture Roselyne Bachelot, qui ne nous a rien annoncé de concret. Nous avons su, après, que la ministre était dans le même bâtiment, mais qu'elle rencontrait les différents directeurs de festivals de Bretagne. Nous n'apprécions pas du tout, d'avoir été convié à cette réunion de travail.
Pour Simon Froger, tous les jours des agoras avec des thèmes différents, sont organisées devant l'Opéra, mais aussi, des artistes se produisent également devant le public, de manière spontanée, selon les propositions de performances de ces artistes, nous essayons d'organiser tout cela.
Ce dimanche 21 mars, après une agora quotidienne, quelques artistes se sont produit devant l'Opéra afin de soutenir les occupants. Parmi ces artistes, au programme, un groupe folklorique, mais aussi le choeur de l'Opéra, un groupe de musique bretonne, et également la clowne sociale Christelle Contratti (Rosa).