16 Juillet 2020
Depuis l' annonce du confinement, dû au Covid-19, les discothèques sont toujours fermées, en ce mois de juillet.
Partout en France, de nombreux patrons de discothèques ont entamé diverses actions. Grève de la faim, Contacts avec des députés, rassemblements devant des préfectures et des mairies, rencontre à Bercy, entre des syndicats, plusieurs patrons de discothèques, et secrétaires d' Etat.
Mais rien ne bouge !
A l' initiative des syndicats, ainsi que de plusieurs artistes, dj's, et patrons de discothèques, un rassemblement était organisé, ce dimanche 12 juillet, place Vauban à Paris, à proximité du Ministère de la santé.
Rassemblement intitulé, " La garden Party d' Oiv' ", à destination d' Olivier Véran, ministre de la santé. Le dress code demandé, était de venir habiller en blanc.
Après une présentation du déroulement de cet après-midi, plusieurs personnes ont pris la parole. Parmi ceux-ci, Claude Somariba ( leader du groupe Collectif Métissé), Mathieu Lebrun ( propriétaire du Milton à Saint-lô, DJ FOU, Philippe Seither ( manager de Dynaprod), Thierry Fontaine ( UMIH ),ainsi que plusieurs autres syndicats ( SNEG, GNI ).
Plusieurs artistes et performers étaient présents, pour animer et égayer ce rassemblement., un lancer de poudre holy a même été réalisé !
La rédaction de bretagneplus est allé à la rencontre de Mathieu Lebrun propriétaire du Milton à Saint-Lô dans la Manche.
Pourquoi ce rassemblement ? " On a décidé de faire ce qu'on sait mieux faire, c'est-à-dire de faire du bruit, de se faire entendre. La preuve cela fonctionne ! car cela fait plus de trois semaines, , qu' on s'est aperçu qu' on était oublié. On a essayé par tous les moyens, via nos syndicats, de rencontrer les ministres, de rencontrer le Premier Ministre, les secrétaires d' état. Nous sommes allés au ministère de la santé, amener un protocole sanitaire qui a été validé il y a une quinzaine de jours, mais depuis, plus aucune nouvelle ".
" Depuis le remaniement ministériel, plus rien, tout s' arrète. Et là, on recommence tout de A à Z. L' état est aux abonnés absents pour le monde de la nuit, comprenant les dj's, les performers, les barmans, les personnes travaillant au vestiaire, les sociétés de nettoyage. Cela fait 4 mois que nos établissements sont fermés, avec peu ou pas du tout d' aides, pour la plupart. Nous demandons que si des personnes du gouvernement nous écoutent, comment fait-on, pour faire vivre une société, avec zéro de chiffre d' affaire, et avec un objectif de tenir sept mois comme cela ? "
" Nous savons que la clé de l' affaire se tient dans les mains d' olivier Véran, qui reste complètement fermé sur la réouverture des discothèques. Espérant qu'il a pris connaissance de ce protocole sanitaire, qui est inédit et le plus performant de n' importe quel commerce actuellement, en offrant de vraies garanties. En espérant réellement qu'il va le lire, et enfin comprendre, et arrêter d' écouter ce conseil scientifique qui est souvent réuni de personnes qui ne vont plus en boite, depuis bien longtemps et qui parlent seulement encore, du quart d' heure américain ".
Mathieu Lebrun précise que "les grandes lignes du protocole, sont la suppression de la piste de danse en la meublant avec des tables, des chaises, des mange-debout, ainsi que la séparation des groupes afin d' éviter que tout le monde se mélange, puis le port du masque obligatoire, et être muni de l' application STOP COVID. Si les gens ne veulent pas, on fera remplit une feuille d' identité à nos clients qui rentrent dans l' établissement ".
Selon Mathieu Lebrun, " En emplois directs et indirects, ce sont entre 100 000 et 150 000 personnes qui sont impactées par ces fermetures. Réellement, on va avoir des catastrophes humaines, des gens qui vont se retrouver SDF avec leur famille et tout ce qui va avec, c'est affreux ! je n' ose imaginer le pire, et je pense qu'on pourrait même aller au-delà, au drame, je ne l' espère pas ! les gens vont être solides mentalement. Financièrement, actuellement, là nous sommes en juillet, j' ai déjà perdu plus de 130 000 euros de trésorerie, c'est 10 ans de ma vie qui sont parties en fumée. Et je perds 100 000 euros de chiffre d' affaire par mois ".
Mathieu Lebrun termine par dire " actuellement, en France, il se passe des choses incroyables, telles que des soirées privées non déclarées qui ne devraient pas exister. L' Etat laisse faire sciemment des choses très graves, et le gouvernement laisse les clusters se créer, alors que nous offrons des garanties pour que cela n' existe pas. Par rapport à la réouverture, alors c'est incroyable, on était sur début septembre, après on est passé au 21 septembre, et là sur le décret qui vient de passer, ils nous disent au 30 octobre ".
Rencontre également avec Thierry Fontaine président de UMIH Nuit
Par rapport aux soirées privées, pour Thierry Fontaine " Olivier Véran aura à en répondre devant le peuple, d' avoir laissé cette jeunesse s'habituer aux drogues, ainsi qu' à la consommation d' alcool excessive, pendant ces soirées non autorisées, alors que dans nos métiers, on sait encadrer ".
Concernant le protocole et les aides, Thierry Fontaine précise, " On aimerait rencontrer le Premier Ministre Jean Castex, ou le Président Emmanuel Macron, si Olivier Véran continue à méconnaitre nos demandes et les accords. Des protocoles qui ont été travaillés avec ses services de santé, notamment les médecins. On demande qu' Emmanuel Macron qui a tenu des promesses claires et nettes devant les Français, du zéro recette - zéro dépense, quoi qu'il en coûte !, qu'il nous dise pourquoi elles n' ont pas été tenues ".
" On subit une injustice, aujourd'hui on n'est pas la juste pour l' argent, on est là pour montrer qu'on est capable d' améliorer les conditions sanitaires actuelles, et on veut la réouverture '.
Thierry Fontaine conclut pat " si aucune ouverture pendant les vacances, il va y avoir beaucoup de dépôt de bilan, des saisonnières qui vont complètement disparaître, car leur entreprise n' aura pas fonctionné pendant 18 mois, et quelle entreprise dans le monde, peut continuer à vivre sans travailler pendant 18 mois ? Donc une fois que les saisonnières auront disparu, ce sera environ 900 établissements. Le gouvernement devra assumer la jeunesse qui n' aura plus de lieux pour danser ".
Pour terminer la rédaction de bretagneplus a rencontré DJ K PARIS
Celui-ci Travaille dans l' animation de soirée partout en France, en Europe et dans le monde. " J 'ai la chance d' avoir pu produire plus de 277 prestations sur l' année 2019, et aujourd'hui, je suis à zéro ". " Le week-end nous pouvons monter jusqu' à 12 équipes, sachant qu'une équipe se compose entre 15 et 20 personnes. "
Pour DJ K PARIS, " depuis le confinement en perte, cela représente plusieurs centaines de milliers d' euros, en charges fixes c'est plus de 200 000 euros pour l' instant, entre les salariés, l' entrepôt, les assurances, les charges. " . " Aujourd'hui on vit sur nos économies, sur nos trésoreries, et ce n'est pas ce qui était prévu ! Moi le PGE, ce n'est pas mon truc, on survit, on est comme tous nos confrères, on est là, on essaie d' être solidaires, on s' accroche, mais je pense que plus rien ne sera jamais comme avant. ". "Le problème vient des aides, on ne peut pas être privé, comme l ont été aidés ceux qui ont déjà pu reprendre le travail ". " moi je ne connais pas d' établissement s pouvant tenir plus de 7 mois sans travailler et sans rentrée d' argent, si en plus de cela, avoir des charges mensuelles de plus de 10 000 euros / mois faut les sortir ! "
DJ K PARIS termine par " Je ne gère pas un établissement de nuit, mais je suis tributaire du monde de la nuit. Si le monde de la nuit de revient pas, moi je ne redémarre pas, et je suis le dernier maillon. Une fois que les discothèques auront repris leurs activités à peu près normales, à ce moment-là, on pourra retravailler, mais pas avant ".
En conclusion, c'est un rassemblement ayant réuni entre 400 et 500 personnes, s' étant déplacé de nombreuses régions de France, dans le but d' échanger et de parler des futures actions à mener, afin d' obtenir des aides financières et une réouverture rapide des discothèques.